Séance du 20 janvier 2022.
Exercices sur le temps.
S’intéresser à la conscience intime du temps.
- Passer quatre minutes en silence et viser le temps. Essayer
d’embrasser tout le long le temps qui va du début de l’exercice au
présent. Qu’est-ce que ça nous fait ?
- Danser ces quatre minutes chacun·e pour soi.
Temps et périodicité.
- Scanner le corps, par la proprioception d’abord mais aussi par
le toucher si nous le désirons, à la recherche de rythmes et de
pulsations. Penser aux parties du corps qui semblent
inertes. Noter un endroit du corps particulier où se niche une
pulsation.
- Peut-on danser l’irradiation de la pulsation ? Partir de la
conscience de la pulsation à l’endroit noté et voir si elle peut
irradier le corps tout entier. Quel en est le cheminement ?
concentrique ? en arborescence ?
- Lorsque quelqu’un propose une cadence, par exemple en
marquant les pas, on peut être susceptible, tenté de se mettre
en résonance. Nous sommes comme des résonateurs.
- La pulsation de la lymphe. Sentir la manière dont la
lymphe remonte jusqu’au cœur et vivre cela. Le mouvement
induit est beaucoup plus doux qu’un mouvement musculaire ; il
inclut naturellement la nuque et le balancement sur l’occiput.
- Quelle est la naissance de la pulsation ? insensible, non
musculaire ou sensible, déjà musculaire ? Peut-on imaginer une
génération spontanée ?
Mettre à l’épreuve les propriétés du temps.
- Le temps suspendu. Essayer de suspendre le souffle et le
flux de conscience. Bouger dès que la conscience reprend
l’autonomie, le dessus. Recommencer.
- Cet exercice fait penser à la méditation. Il est
beaucoup plus facile si l’attention, le regard sont rivés à
un élément extérieur.
- Une attention portée vers l’intérieur peut faire lâcher
certaines choses et le corps se mettre involontairement en
mouvement.
- Cet exercice demande du temps.
- Le temps saccadé. Essayer de briser tout élan et d’atomiser
la durée. Ne maintenir aucune direction. Marquer chaque instant
décelable.
- Égrener le temps peut porter vers des mouvements
saccadés ou bien vers la discrétion de la chute de grains de
sable successifs d’une clepsydre.
- L’exercice peut réquisitionner des forêts de chiffres et
de symboles, des passages abrupts d’un signe à l’autre, des
changements de perspective, des champs et contrechamps.
- Le temps remonté. Peut-on vivre le temps à l’envers ? passer
des conséquences aux causes ? du mouvement au début du
mouvement ? en deçà du début ? Quels problèmes rencontrez-vous ?
- Marcher en arrière, se retrouver en enfance, dans une
forme d’infirmité, alors que tout nous pousse au progrès, à
la vigueur de la vie.
- Remonter le temps mène-t-il nécessairement à une
implosion ?
La plénitude du continu (exercices non faits).
- Partir de l’immobilité (en choisissant la position
initiale : juste debout ou pas, confortable ou pas). Attendre
patiemment le mouvement : d’où surgira-t-il ? Lorsqu’il
surgira, chercher à le prolonger indéfiniment par continuité,
et s’il chemine vers une conclusion, vivre cette conclusion
dans ses moindres détails, jusqu’à ce que la flamme
s’évanouisse. Recommencer.
- La même chose ensemble ; on ne partage pas le mouvement,
on partage le temps qui s’écoule.
Questionnements.
- Danse et cadence : quelle danse est possible lorsque la
cadence n’est pas donnée ?
- Temps et émotions. Le temps a quelque chose d’oppressant
et d’attristant, il imprime sa marque sur nos corps par une
lente sédimentation. S’agit-il vraiment du temps expériencé
ici ? De quelle manière cela se corrèle-t-il avec le temps
feu d’artifice, le temps étoile filante, le présent éphémère
et la joie explosive ?
- Comment vivre le temps comme un fluide qui nous est
commun ?
Récoltes d’observations.
- Le temps dans le corps : inspire/expire ; oxygénation ;
flexions du bassin ; flottement de la conscience en mouvement ;
sensations de patience et d’impatience ; poussée vers le haut ;
densité ; ligne droite, cercles, spirales ; un courant ; la
profondeur du temps.
- Temps et mémoire : la création du souvenir dure plus
longtemps que le souvenir ; le temps se voit sur le corps ;
cycles et répétitions font appel à la mémoire.
- Origines pour les pulsations : cœur ; pouls ; système nerveux ;
oxygénation du sang ; vibration des fascias ; la lymphe.
Notes manuscrites.