Séance du 10 février 2022.
Exercices sur l’attention.
Être attentif à l’attention : quelle forme d’attention est propre à chacun de nos sens, à l’intéroceptif, au mouvement ?
- Le tour de l’attention. Faire le tour de tout ce à quoi nous sommes attentifs pendant quatre minutes. Donner un retour. Refaire le tour en se nourrissant de ces retours. Donner un nouveau retour.
Nous sommes attentifs:
- à notre environnement pour en prendre connaissance, vérifier que tout est en ordre et que nous somme bien à notre place ;
- aux pensées qui nous traversent (appréhender ce qui nous arrive, nous préparer aux tâches à venir, porter des jugements) : quel accueil leur réserver du fait qu’elles nous démobilisent du présent ? ces pensées relèvent-t-elles réellement de l’attention ?
- à l’élasticité des tissus, à l’huilage des articulations par la proprioception, au craquement des côtes par l’oreille interne ;
- aux bruits proches (les lattes du parquet, l’acoustique feutrée de la salle) ; aux bruits qui nous alarment et nous appellent à réagir ; aux bruits lointains de la circulation ; ces bruits peuvent-ils être accueillis avec équanimité ou nous affectent-ils nécessairement ? pouvons-nous observer la manière dont ils nous affectent et retarder la réaction ?
- à l’état général du corps, à la température ambiante, à la présence d’autrui ;
- à la présence lointaine de la ville, des planètes, des étoiles ;
- à la langue qui humecte les lèvres ;
- au sens de l’équilibre et du déséquilibre, au tournoiement ;
- aux battements du cœur et au flux de la respiration ;
- aux douleurs.
En portant notre attention sur l’attention, celle-ci peut éprouver une double contrainte et une inhibition.
- Le voyage de l’attention. Proposer à tour de rôle aux autres un voyage à travers la propre attention.
Exemples.
- Ce qui est vu : une introversion, mains collées contre les cuisses, yeux fermés, tête légèrement baissée, puis une inspiration qui réveille le haut du dos et relève la tête, une attention à l’extérieur qui se réveille et écoute. Ce qui est montré :
une écoute concentrée yeux fermés, puis les yeux qui s’ouvrent et contemplent une latte de plancher réparée.
- Ce qui est vu : la main gauche qui s’active et envoie son énergie par la ceinture scapulaire vers la main droite ; cette énergie circule vers le bassin qui fait une petite danse ; une certaine aise s’installe, monte par le dos et termine par une grande inspiration. Ce qui est montré : la main gauche encourage, soutient, décharge la main droite ; elle lui prête main forte ; une douleur au sacrum appelle l’attention, est invitée à migrer vers le haut ; les lombaires se libèrent et accueillent et dissipent cette douleur.
- Ce qui est vu : une énergie qui circule dans tous les membres, des pieds qui cherchent le contact du plancher, une respiration forte, une énergie de vivre. Ce qui est montré : une forte respiration spontanée qui donne lieu à des vagues d’air qui rythment le corps tout entier ; l’attention circule dans les différentes parties du corps à la vitesse de la respiration (serait-il possible de différencier ces deux vitesses ?) pour devenir visible dans les membres appendiculaires, qui acquièrent une qualité corallienne.
- Les qualités de l’attention. Faire l’expérience de l’attention en explorant la tension créée par des couples d’opposés.
- Le proche et le lointain : l’axé sur soi et sur autrui ; combien peut-on aller dans le microscopique et le macroscopique ? quelles échelles peut-on distinguer ?
- L’exact et le vague : le focalisé et le flou, l’aigu et l’obtus ;
- La concentration et la dissipation : l’accumulation et la dépense, la tension et la détente.
- La constance et la variation (exercice non fait) : l’approfondissement et la circulation, l’état et le changement.
Ces couples d’opposés interrogent les présupposés et préjugés que nous avons sur nous-mêmes : en dansant les différentes qualités de l’attention, nous nous surprenons.
La troisième qualité consiste à exercer son attention sur l’attention pour en varier l’emprise.
Notes manuscrites.