Séance du 17 février 2022.
Exercices sur articulation et mécanisme.
Cette séance passe d’une attention portée au fonctionnement biomécanique de notre propre corps à une incarnation de ce fonctionnement en duo.
- Articulations.
- Passer en revue les articulations, c’est-à-dire tous les endroits du corps dans lesquels il y a des liaisons qui offrent une liberté de mouvement. S’intéresser plus à celles dont la liberté est plus grande. Étudier pour chacune si elle propose d’emblée des trajectoires particulièrement aisées ; en inspecter les voisinages.
- Qu’est-ce que cela change pour cet exercice d’être spécialiste des articulations ?
- La passion du coude : un os est fixe entre articulation du coude et la main ; l’autre peut tourner autour du premier et permet ainsi supination et pronation. C’est aussi l’articulation qui permet, assis par terre, de se coucher en s’appuyant d’une main.
- La cheville, expérimentée assise : le grand nombre de degrés de liberté disponibles ; supination et pronation (mais où naissent-ils ? dans le mollet !) ; complexité des tissus et os impliqués.
- Le métatarse : ce sont en fait cinq articulations qui ensemble permettent au pied de se soulever en demi-pointe ; c’est un mouvement proximal.
- Montrer et présenter une articulation choisie aux autres. Essayer de décrire dans quel état cet usage du corps nous met (quelle émotion porte-t-il, quelles significations revêt-il, dans quel rapport à nous-mêmes, au monde nous met-il ?).
- La joie de mettre son corps en action et d’observer son fonctionnement avec curiosité.
- La concentration de l’attention ressentie comme une contrainte, poids de la pensée et appréhension du temps à attendre de retourner au jeu.
- Le souvenir de l’enfance et de la petitesse pour la montée en demi-pointe.
- Mécanismes.
- Quels sens le mot « mécanisme » peut-il prendre pour nous dans notre corps ? Choisir un mécanisme et étudier en détail la manière dont il coordonne plusieurs articulations. Jusqu’à quel degré de finesse pouvons-nous mener cette enquête ?
- La marche : sensation d’une infinie complexité, que tout le corps participe, que de longues chaînes musculaires (jambes, flancs, reins, torse) se mettent en mouvement, jusqu’à la tête (qui participe moins).
- La marche, rôle de la tête : l’antéversion du bassin fait avancer le torse et la tête, en retard, reste en arrière puis suit et hoche. En même temps, un balancement latéral communique à la tête un mouvement droite-gauche. Comment ces mouvements se coordonnent-ils ? Ils produisent un 8 à condition qu’ils passent simultanément au neutre.
- Extension de tout le corps pour se dresser le plus possible : demi-pointe des pieds ; bras levés aussi haut que possible ; entre les deux tout s’étire et se bâtit à la verticale. Ce mouvement est-il plus efficace en controlatéral ou en homolatéral ? Qu’en est-il du lancer ?
- Montrer et décrire ce mécanisme aux autres. Dans quel état cet usage du corps nous met-il ?
- Travail en duos. Il est utile de répéter ces exercices plusieurs fois en variant les duos, ainsi que de les offrir au regard de quelqu’un.
- Danser une articulation en duo : l’espace entre nous est l’écartement, le liquide synovial qui permet à l’articulation de bouger. Que veut dire être articulé ? Quelles qualités ce travail développe-t-il ? Qu’est-ce qui change avec le changement de partenaire ?
- Il y a un temps d’approche, une hésitation lorsqu’on apprend à se connaître, puis le plaisir de danser des contraintes qui donnent un objet à la danse. Cette danse peut aussi être regardée pour elle-même : il importe seulement qu’elle ait un objet, peu importe lequel.
- Peut-on rester articulé sans se voir ?
- Nous dansons tout ce qui tend vers l’articulation : os, tendons, ligaments, tissus.
- S’articuler, c’est s’engager ensemble dans chaque initiative. Mais nous observons aussi des réponses variées aux initiatives : acceptation toujours, mais parfois simple enregistrement, parfois réponse et jeu complice.
- L’articulation a sa lenteur, son soyeux.
- Comment danser la contraction et la décontraction d’une articulation ? Quelle liberté a-t-on d’une attention tendue et d’une attention détendue, relâchée ?
- Que cette danse nous apprend-elle sur le vécu, la vie des articulations, qui est lointaine de notre vie consciente ? Quelles négociations ont lieu entre les membres articulés ?
- (Exercice non fait.) Danser un mécanisme en duo ; le développer ; comment faire ? Imaginer comment ce mécanisme peut être employé de plusieurs manières différentes et chercher la plus fluide, celle qui paraît la plus centrale et juste. Que se passe-t-il aux abords de cette manière ?
- (Exercice non fait.) Mettre à l’épreuve les propriétés des articulations et mécanismes.
- Où y a-t-il des translations, des glissements dans le corps ? Quels rôles jouent-ils ? Comment s’articulent-il avec les rotations ?
- Local et global. Danser une articulation avec dans un premier temps une attention portée à l’endroit même où elle bouge, puis à l’échelle du corps, puis à l’échelle de l’espace environnant.
- Articulation et désarticulation. On a l’image d’un pantin désarticulé : qu’est-ce que cela recouvre ? Que peut-on désarticuler ?
- Quels sont les propriétés d’un mécanisme ? Quel est le rôle de la séquentialité, du passage de relais entre articulations ?
Notes manuscrites.