Qu’est-ce que le corps pour chacun·e de nous ? Quelle place lui accordons-nous ?
- Le corps est présent dans sa matérialité. Il est aussi l’objet de spéculations, en particulier quant à une dualité corps/âme qui oppose la corruption du premier à l’éternité de la seconde.
- Le corps peut être vécu dans la plasticité et la finesse de ses perceptions et de sa motricité, qui répondent à la profondeur d’une pensée articulée avec les sensations et le mouvement.
Demandes du corps. Se mettre à l’écoute de son corps dans son unité et dans sa diversité. Quelles invitations se présentent dans cette écoute ? Quelle est la temporalité de celle-ci ? instantanée, circonstanciée, permanente ? Dans un deuxième temps, se mettre par paires, partager ce qu’on a envie de partager puis faire ce jeu de rôles : l’un·e paraphrase la demande exprimée par l’autre et se met au service de cette demande par sa présence, ses mouvements et son toucher.
Exemples.
- Les cervicales réclament un relâchement, par l’aide d’un massage par exemple ; les cuisses réclament un emploi plus fluide et moins forcené, dans la nage par exemple ; la ceinture scapulaire réclame de la délicatesse.
- Étirer les parties tendues et crispées du corps dans le mouvement en installant une petite danse des étirements : des épaules, des grands muscles dorsaux, des hanches, des jambes par des pas de pantin.
Les mots adressés au corps. Élaborer une liste de mots ou d’expressions qu’on voudra adresser au corps (par l’intermédiaire de notre entendement). Une personne égrène ses mots en attendant pour chacun d’entre eux le temps nécessaire à l’autre pour le recevoir et repérer la partie du corps qui résonne : imaginer un corps décentralisé. Échanger les rôles.
- On peut réagir par le mime : mimer un mot, c’est être entre le théâtre (l’incarnation du verbe) et la danse (l’incarnation du mouvement) : le mime se détache du mot et introduit du jeu entre celui-ci et le mouvement par la précision du geste.
- On peut aussi attendre et laisser toute latitude à l’intelligence du corps : « croire » à l’arrière du crâne, « penser » dans les globes oculaires, avoir « froid » dans les pieds, « aimer » dans les ganglions, « vivre » dans les poumons.
Les mouvements adressés au corps. Même exercice mais avec un mouvement à la place du mot.
- Qu’adresse-t-on ? une énergie (vitalité, brusque, jaillissante) ? un haïku formé de quelques gestes ? des tourbillons ?
- Qu’est-ce qui bouge dans l’expédition et dans la réception du mouvement ?